HYPER
SEXUALISATION
L'enjeu collectif
Les codes de cette hypersexualisation valorisent au moins 3 aspects :
- l’apparence : être belle, maquillée, bien coiffée, habillée à la mode, être mince…
- des attitudes : être « sexy »,
- être célèbre, devenir une star.
A travers le phénomène de l’hypersexualisation, les stéréotypes se trouvent renforcés car cette « sexualisation » de la petite fille l’enferme davantage comme « objet sexuel ». Au final, elle est présentée comme une femme miniature, dont l’importance et la valeur se juge à leur apparence. On leur apprend l'importance d'être belle, de plaire : en somme, on leur apprend à se définir et se valoriser par le biais de leur apparence physique à travers le regard des autres.
Bien qu’aucune étude n’ait mesuré l’impact de ces images hypersexualisées sur les adolescents, filles et garçons, beaucoup de ces professionnels s’alarment face à cette diffusion effrénée et y voient la cause de violences dans les comportements entre filles et garçons, violences verbales et physiques qui se manifestent très souvent par des formes de pressions entre pairs notamment dans les cas de harcèlement moral ou sexuel.
Les adolescentes qui regardent les publicités mettant en scène des mannequins très minces, perdraient confiance en elles et deviendraient de plus en plus insatisfaites de leur corps. L’influence de ces modèles stéréotypés et sexistes est une question fondamentale qui nous interpelle sur la responsabilité des parents et plus largement de la société sur les incidences dans la construction de l’identité sexuée en particulier celle des filles. Ce rapport belge indique à cet égard plusieurs points très intéressants : - les préadolescentes et adolescentes sont les plus exposées à ces messages puisque ce sont elles qui regardent le plus souvent ces programmes. - Par ailleurs, sociologiquement le profil de ces adolescentes se révèle déterminé : ce sont les filles dont les parents sont peu diplômés et dont la mère ne travaille pas qui sont les plus réceptives à ces stéréotypes médiatiques. La question se poserait alors d’une forme de transmission des stéréotypes chez les filles par imitation du vécu maternel ? - L’autre point capital concerne la prise de conscience ou pas des jeunes face à ces images stéréotypées. Les perçoivent-ils comme « naturels » ou ont-ils conscience de leur caractère stéréotypés ? Cette question loin d’être anodine interroge sur la prise de distance critique ou pas des jeunes face à ces messages et face au passage à l’acte visant à reproduire les attitudes et comportements vus dans les images… Entre 8 et 13 ans, les filles construisent leur identité, leur valeur personnelle, leurs intérêts et le message que leur renvoient la télé, la publicité, les magazines est qu'elles se doivent d'être belles, séduisantes et sexy. Message qui mène à leur sexualisation précoce. À peine sorties de l'enfance, elles sont précipitées dans un monde d'adulte, sans même avoir eu le temps d'explorer leur propre désir. Les garçons du même âge sont encore à l'abri de cette sollicitation médiatique. Alors que les petites filles ressemblent de plus en plus à des femmes sexuées, eux, peuvent encore se comporter comme des enfants.