HYPER
SEXUALISATION
La prévention des conduites à risques
A- Les pratiques sexuelles des adolescentes via les nouvelles technologies d’information et de communication
L’hypersexualisation dans un contexte dominé par la dictature de l’apparence et la pornographisation de la culturentainent des pathologies comportementales.
Ce phénomène d’hypersexualisation utilise très largement Internet et les nouvelles technologies d’information et de communication (Internet, webcam, téléphone portable) comme moyen de diffusion des messages et images à connotation sexuelle et pornographique. Or, ces outils sont devenus incontournables et modifient en profondeur les modes d’interaction entre les individus et plus particulièrement chez les jeunes : rappelons les quelques données dont nous disposons
Pour Internet :
• 44 % des 6-8 ans surfent régulièrement sur internet.
• 70 % des 9-11 ans.
• Un enfant sur cinq (13-16 ans) admet faire des choses en ligne que ses parents désapprouveraient.
• 41 % des enfants tiennent un blog pour seulement 18 % des adultes.
• Il est à noter que 86 % des lycéens ont un compte Facebook et 25 % des 9- 12 ans ont un compte Facebook et trichent sur leur âge puisque le site n’est théoriquement ouvert qu’aux plus de 13 ans.
Pour le téléphone mobile :
• 19 % pour les 9-10 ans possèdent un téléphone portable.
• 49 % pour les 11-12 ans.
• 78 % pour les 13-14 ans et 95 % à partir de 15 ans.
Ces nouvelles technologies centrées sur l’image, induisent un mode relationnel très narcissique qui favorise une forme de mise en scène de soi. Ces outils créent un mode de relation basée sur une forme d’interactivité instantanée qui donne le sentiment d’une sorte d’ubiquité défiant les lois du temps, voire même un sentiment de toute puissance. Pour de nombreux jeunes, l’image de soi à travers la mise en scène du corps est devenue centrale dans le mode de communication actuelle. 42% des 12-17 ans craignent d’être filmés ou pris en photo dans une situation embarrassante… mais 43% d’entre eux ont déjà pris en photo ou filmé quelqu’un dans une situation ridicule. Que font les jeunes sur le net ? Certains adolescents ont développé de nouveaux comportements et codes pour gérer en ligne leur vie amoureuse et relationnelle. Mais une majorité de jeunes ont souvent recours au réseau pour trouver des réponses aux questions qu'ils n'osent pas poser ailleurs et échanger sur leurs inquiétudes personnelles ou sur leur simple curiosité. Bref, les adolescents sont en demande d'information.
B- Les enfants et les adolescents sont donc exposés régulièrement à des contenus sexuels via Internet
Ils le sont soit volontairement (dans leur exploration sexuelle), soit accidentellement.
- Tous médias confondus, 23% des enfants de 9 à 16 ans sont exposés à des contenus sexuels ou pornographiques au moins une fois par an
- Internet étant devenu une source de pornographie aussi fréquente que la télévision, les films ou les vidéos.
- En ce qui concerne uniquement Internet, cette exposition est de 14% pour les 9- 16 ans et de 9% pour les 9-10 ans.
Les sources d’exposition non sollicitées des adolescents à des images sexuelles sont variées. Il peut s’agir de fenêtres « pop-up », de publicités intempestives, de mails, de renvoi à des sites non sollicités, ou de messages postés sur des chats. Quant à trouver ces images si on les cherche, la démarche est simple : il suffit de demander à Google images en tapant les bons mots ! De même, l’accès aux sites pornographiques, bien que théoriquement réservés aux plus de 18 ans est de fait aisée pour tous, quitte à mentir sur son âge. Côté pornographie, le phénomène touche essentiellement les adolescents : 36% des 15-16 ans sont exposés accidentellement à des sites pornos, 38% des garçons et 2% des filles y vont délibérément. Outre les images qui circulent sur Internet, les jeunes internautes peuvent également être exposés à des messages d’ordre sexuels sur leurs réseaux de communication personnels : 15% des 11-16 ans ont reçu des images ou des messages sexuels et 3% disent avoir envoyé ce type de message. Près d’un quart déclarent avoir mal vécu cette expérience. Les sources d’expositions les plus fréquentes sont, dans l’ordre : les pop-up (46%), Youtube (32%), loin derrière les réseaux sociaux ou sites pour adultes (2-3 %) Cette exposition à des images à caractère sexuel et pornographique a un impact certain sur les enfants et les adolescents.